au fil des jours, tricots, balades, histoire...
6 Juillet 2014
comme le dit la chanson ci-dessous:
"Plus tard mes amis,
Lille s'ra for agréable
Plus tard mes amis
Lille s'ra un biau pays" ...
De grands travaux sont entrepris, qui modifient totalement le centre ville.On ouvre en particulier la rue de la gare (rue Faidherbe).
Rue de la gare: percement en 1870 et vue en 1878. Source : bibliothèque numérique de la bm de lille (lien ci-dessous)
Ville de Lille : Vues photographiques des principaux travaux municipaux exécutés dans la ville agrandie durant la période de 1860 à 1878
http://numerique.bibliotheque.bm-lille.fr/sdx/num/album_E3/?p=1
"C'est une joie d'habiter à c'heure sur Saint Sauveur !"...
La ville est plus propre, car on met en place des services de ramassage des ordures. Jusque 1859 toutes les ordures restaient en ville (bouses, crottins des animaux déjections humaines, ordures ménagères...) Odeur pestilentielle et maladies se développaient allègrement
"En passant fallait serrer sa bouche, l'ordure pourrissait dans les coins, Le plus fort tombait comme une vrai mouche quand la maladie entrait là dedans"
Dans le dernier couplet Deccotignies se réjouit de l'ouverture des salles d'asile qui permettent aux mères de travailler pendant que leur nourrisson est gardé et nourri. Un asile est ouvert à côté de l'église Saint Sauveur (voir le cadastre dans l'article du 20 décembre).
Le troisième couplet de la chanson évoque l'absence antérieure d'écoles. Celles-ci vont se développer avec le ministère de Gambetta et les lois laïques.
Cette photo de bataillon scolaire à Saint Sauveur nous montre qu'après la défaite de Sedan, on compte sur l'école pour former non seulement les futurs citoyens mais surtout les futurs défenseurs de la patrie! C'est l'instituteur allemand qui a permis la victoire du kaiser, en particulier parce que ses soldats avaient des cartes et savaient les lire! (on va faire une place plus grande à la géographie :-))
Deux écoles primaires supérieures sont construites, sous l'impulsion d'Alfred Mongy, directeur des travaux de la ville. Jean Macé pour les filles et Franklin pour les garçons accueillent les élèves "du peuple" qui n'accèdent pas aisément aux lycées fréquentés par la bourgeoisie.
Elles se trouvent en bordure du boulevard d'Italie (ainsi nommé en souvenir des combats italiens de Napoléon III), aménagé dans l'espace laissé vide au delà de la porte de Paris, espace où se trouvait auparavant la maladrerie.
Très vite il prend le nom de boulevard des Ecoles. Aujourd'hui c'est le boulevard Jean Baptiste Lebas.
Sur ce large mail, on pratiquait des jeux en particulier de balle et boules. Après une période où il fut un parking boueux il est aujourd'hui rendu à cette vocation de loisirs.
"L'espace aplani, relié à la ville ancienne, n'a plus du tout l'aspect d'autrefois. Au lieu des fossés où notre petit garçon pêchait des épinoches, ce sont des boulevards que parcourent les tramways..." nous dit F.Chon, alors professeur au lycée de Lille ("Extraits de promenades lilloises" Lille Danel 1888)
En bordure sud du boulevard se développe la gare Saint Sauveur, grosse gare de marchandises de Lille.
" Vive le marché Wicar
On peut le crier tout haut
Car c'est un vrai bazar
On ne voit que du nouveau"....
(On retrouve la place Wicar sur les plans cadastraux des articles publiés les 18 et 20 décembre)
Dans les années 1880 l'industrialisation et l'exode rural font grossir considérablement les villes. Les vieux omnibus à chevaux ne répondent plus à la demande croissante de déplacements urbains.
Un nouveau moyen de transport est apparu à New York où le français Alphonse Loubat a proposé d'enterrer les rails (on les laissait jusque là en saillie, et les accidents étaient nombreux). En 1853 la ligne de Broadway est ouverte, elle utilise cette technique.
Rentré de New-York à Paris il fait breveter sa technique de rails en "U". Une première ligne d'essai de tramway hippomobile est construite sur 2km au Cours la Reine
En 1855 il installe la ligne Paris Boulogne Billancourt. On parle du "tramway américain".
"J'voudrais bien savoir mon compère
ce que veut dire ce mot tramway
J'croyais tenir la feuille à l'envers
Voilà bien l'Echo du Nord ici
C'est un je ne sais quoi de bien utile,
C'est un chemin de fer américain
Qui va marcher dans les rues de Lille
D'ailleurs écoute un peu mon refrain
.... Tu peux Philiber
pour l'été prochain
aller en chemin de fer
A l'Américain!
le tramway hippomobile remis en état par l'Amitram circule à Wambrechies en juin pour les fêtes de la Deule
Histoire de l'aventure du tramway à Lille et Haubourdin : la première partie sur les trams à chevaux, avec des photos intéressantes
Mon "cher et tendre" se souvient aussi avoir chanté "Vivent les Saint Sauveur" au "patro"... Il y a quelques années nous retrouvant avec des amis d'origine algérienne, un choeur s'est spontanément formé... ils étaient aussi allés au "patro" de Saint Sauveur..
La chanson le dit : "Il est bien connu de la ville de Lydéric et de Phinaert cet air...." dont plusieurs versions existent quant aux paroles...
Lydéric et Phinaert, sculptures sur un pilier de l'Hôtel de Ville de Lille par Carlo Sarrabezolles 1929