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au fil des jours, tricots, balades, histoire...

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Les Afro Américains dans la 1ère guerre: Jim Europe et les Hellfighters

Plus de 200 000 soldats afro américains participèrent aux combats.

La participation à la guerre n'était pas évidente pour les Afro Américains. En effet, l'Amérique partait en croisade pour la démocratie, mais sur son sol, même si avec le 14ème amendement l'égalité des droits était instituée, c'était dans le cadre de la ségrégation.

Dans l'armée Noirs et Blancs servaient dans des unités séparées. La pression de la communauté noire ouvrit la porte à la nomination d'officiers noirs, mais ils ne furent jamais à la tête d'unités blanches.

Si plus de la moitié de ces soldats furent surtout des troupes d'appui pour le génie militaire (ils construisirent ponts, routes, tranchées...) 42 000 participèrent aux combats.

En effet ils arrivèrent en France à un tournant de la guerre. La Russie en révolution venait de signer l'armistice, et les troupes allemandes pouvaient toutes accroître la pression sur le front ouest. Les Allemands réussirent à percer et ils avançaient vers Paris. Ils étaient en passe de gagner la guerre.

Le 369ème régiment d'infanterie combat dans les rangs français.

Le 369 ème régiment, formé de soldats afro américains fut parmi les premiers à débarquer en France. Il était issu du 15ème régiment de la New York Guard. On le connaît plus sous le nom des Harlem Hellfighters.

Lors de la parade de décembre 1917 pour célébrer le départ des troupes de la Garde Nationale de New York, surnommée " la division Arc en Ciel", le régiment ne fut pas autorisé à y participer sous prétexte que "le noir n'était pas une couleur de l'arc en ciel".

Affecté par le Général Pershing à la 16ème division française, il combattit avec elle. Sur les films vidéo on peut constater d'ailleurs que les soldats américains portent le casque Adrian, celui de l'armée française. Ils furent aussi équipé du fusil français.

Ils s'entendirent vite avec les soldats français, certains de ces soldats américains retrouvant assez rapidement la pratique d'une langue qu'ils avaient connue étant enfants, dans leur Louisiane natale.

Ils combattirent 191 jours, plus que toutes les autres unités américaines. "Mes hommes ne reculent jamais, ils avancent ou ils meurent" disait leur chef, le colonel Hayward. Ils furent la première unité alliée qui atteignit le Rhin.171 hommes et officiers reçurent une citation pour la Croix de guerre ou la Légion d'Honneur pour leur héroïsme au combat.

Un mémorial en leur souvenir a été érigé en 1997 à Séchault, en Ardennes où le régiment montra une valeur exceptionnelle durant la bataille de Meuse Argonne. Une réplique de ce monument se trouve à New York depuis 2006.

Tricoter pour les unités afro américaines combattant sur le front européen

Dans son article "Knitting for Victory" déjà cité, Paula Beker explique que le « Self-Improvement Club », était une organisation afro-américaine de femmes, formée à Seattle pendant Première Guerre mondiale qui avait pour but spécifique de tricoter pour les soldats afro-américains.

Elles ont aussi écrit aux soldats des lettres pour leur donner du courage et ont préparé des paquets pour les réconforter.

Priscilla Maunder Kirk (1898-1992), dont elle rapporte le témoignage oral, se souvenait de ces membres comme d’ "un groupe extrêmement dévoué de femmes. Elles ont correspondu avec les garçons et leur ont envoyé des paquets, des cigarettes, ces garçons [afro-américains] n'ont pas été traités lors de la Première Guerre mondiale comme dans la Deuxième Guerre mondiale. Ils ont été discriminés. Pour moi c’est un fait "

Avec le 369 ème régiment, le jazz débarque en France

Le lieutenant Jim Europe et son brass band.

James Reese Europe dit "Jim" était à la fois compositeur et chef d'orchestre. Il monta des spectacles à New York dès le début du siècle et fonda l'union des musiciens noirs en 1910. Il se produisit à Carnegie Hall avec son orchestre symphonique. http://www.worldwar1.com/dbc/hhf.htm

A l'été 1916 son patriotisme et son désir de contribuer à "réunir toutes les catégories d'hommes prêts à se battre au service de la communauté" le poussent à s'engager dans le nouveau régiment noir de la Garde Nationale.

Le commandant de leur unité reconnaissant l'importance de la musique et des parades pour le moral, demanda à Europe de monter un groupe. D'abord réticent, Europe obtint le passage de 28 à 44 musiciens et un budget conséquent.

Au nouvel an 1918 ils débarquent en France à Brest puis à Saint Nazaire, où ils interprètent la Marseillaise sur un rythme endiablé... les Français mettent un moment à reconnaître leur hymne national.

Le pianiste et chanteur Noble Sissle raconte dans ses mémoires l'épopée de ce brass band composé de musiciens noirs et porto ricains qui combattirent plus de six mois et qui parcoururent le pays pour remonter le moral des troupes et des civils.

Ils furent sur le front jusque juin ou juillet 1918. Europe fut victime des gaz, et transféré dans un hôpital de campagne où il écrivit "On patrol in no man's land", après le bombardement vécu la nuit précédente. Europe fut envoyé à Paris pour y être soigné, et le groupe le rejoignit. Ils jouèrent au Théâtre des Champs Elysées.

Ils rentrèrent aux Etats Unis sur le SS La France

le 12 février 1919 et purent cette fois participer à la parade sur la 5ème avenue jusqu'à Harlem.

La France qui commençait à se reconstruire avait pris goût à un nouveau style musical....

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